Ce que nous croyons

 La paroisse protestante de Koenigshoffen est une paroisse luthérienne.

Elle se rattache au courant du protestantisme de la Réforme au XVIème siècle.

Elle fêtera donc le Jubilé de la Réformation en 2017, parce qu’il y a 500 ans, un moine augustin nommé Martin Luther afficha 95 thèses sur la porte de la Schlosskirche de Wittemberg.

Luther était scandalisé par la vente des indulgences, celles-ci ayant pour but de financer la construction de la basilique Saint-Pierre de Rome. En contrepartie d’un don, les fidèles obtenaient le salut dans l’au-delà.


Ce n’est pas lui qui divisa l’Eglise, celle-ci s’étant déjà divisée au siècle précédent, lorsque l’on compta trois Papes, un à Rome, un en Avignon et un troisième désigné par l’Empereur.

Le monde d’alors sortait du Moyen-Age et Luther incarna une modernité de l’Eglise. Sa prédication coïncida avec la naissance de la nation allemande. Il fut d’ailleurs soutenu par de nombreux princes allemands.

Luther fut excommunié. Et risqua sa vie.

Il se maria avec une femme remarquable, elle-même nonne pendant quelques temps, du nom de Catherine von Bora. Ce couple fut très uni et il ouvrit une nouvelle forme de sacerdoce : ainsi naquit un nouveau modèle de famille pastorale.

Luther travailla beaucoup, et écrivit de nombreux ouvrages. Il traduisit la Bible en langue allemande. Il écrivit aussi de la musique, des chants connus sous le nom de « chorals ».

Il fut en dialogue incessant avec les humanistes dont Erasme, les catholiques et les autres protestants, dont Calvin et Zwingli.

Luther écrivit un petit catéchisme à usage des enfants et un grand catéchisme pour les adultes. Il y présenta, dans un langage accessible, le décalogue, le Notre Père, les sacrements que sont le baptême et la sainte-cène, notamment.

Il fut secondé par un théologien de grande qualité, du nom de Philippe Mélanchton qui écrivit la Confession d’Augsbourg (1530).

L’ Eglise catholique répondit au mouvement de la Réforme impulsé par Luther en convoquant un Concile, le concile de Trente, qui introduisit également des réformes et fonda sur Thomas d’Aquin sa théologie et sur Aristote sa conception du monde.

Les protestants se réfèrent quant à eux, à la suite de Luther, plutôt à Saint-Augustin et au philosophe Platon.

Les protestants ont quelques affirmations majeures, comme :
• La Foi seule, et non les œuvres ;

• La Grâce seule,
• L’Ecriture seule.
Ils placent la Bible au centre de leur foi.

Ils relativisent aussi les institutions religieuses et pensent que celles-ci peuvent toujours être améliorées, d’où l’expression « ecclesia reformata semper reformanda » qui signifie « l’église réformée est toujours à réformer ».

On peut dire que Luther fut le point de départ d’un vaste mouvement de réforme.

Pourtant, d’autres l’avaient précédé sur ce chemin dont Pierre Valdo et Jean Huss. Ceux-ci furent persécutés.

Luther fut à l’Allemagne (qui n’était pas encore celle que l’on connaît) ce que Calvin fut à la France (et à Genève), une génération plus tard.
Luthériens et réformés furent longtemps en désaccord sur le sujet de la compréhension de la Cène. Réunis pour en discuter à Marburg en 1529, ils ne purent se mettre d’accord.
Il fallut attendre 450 ans, et la Concorde de Leuenberg (16 mars 1973) pour que cette question soit résolue et ne fasse plus obstacle. Autant dire qu’il y a eu beaucoup de temps perdu.

Dès lors luthériens et réformés entrèrent dans des processus d’union institutionnelle, comme en Alsace-Moselle avec la création de l’Union des Eglises Protestantes d’Alsace et de Lorraine, ou dans le reste de la France avec la création de l’Eglise Protestante Unie de France.

Ces Eglises ont été, à travers leur histoire, à l’origine de nombreuses œuvres sociales et diaconales.
En même temps, une autre branche du Protestantisme s’est développée fortement, celle du monde évangélique, notamment pentecôtiste. Dès la Réforme sont apparues de nouvelles familles, baptistes et mennonites par exemples. Puis au 19ème nouvelles Eglises comme l’Eglise adventiste. Au vingtième siècle, c’est le pentecôtisme qui a le vent en poupe. Au vingt-et-unième siècle, on note aussi un fort développement des Eglises issues de l’immigration (Haïti, Corée, chine, etc...) à côté d’autres traditions plus anciennes (Eglises malgaches ou arméniennes, etc...).

L’un des enjeux pour l’avenir est celui de l’unité du Protestantisme, celui-ci étant trop morcelé.
L’autre enjeu est celui de son indéniable dynamisme qui donne envie à beaucoup de jeunes de le rejoindre.

Notre paroisse est au carrefour de ces différentes traditions. Elle se veut surtout accueillante. Elle souhaite que, à Koenigshoffen, une communauté vivante, enracinée dans la parole de Dieu, prête au dialogue entre foi et raison, se développe et vive dans  siècle, de la croissance donnée par l’Esprit-Saint. Elle souhaite qu’il y ait une vraie place pour les
jeunes et pour la prière.

La paroisse s’appelle du nom de Saint-Paul. Pourquoi ne pas imaginer, en France, la création d’une association des paroisses protestantes Saint-Paul pour faire des voyages, des colloques, des expositions et des rassemblements de jeunes ? Et approfondir la pensée de celui qui s’est converti sur le chemin de Damas ? C’était vraiment un homme
étonnant et à redécouvrir !