Ce qui motive Marina dans sa vie personnelle, professionnelle et dans son engagement paroissial c'est de donner du bonheur aux gens.
Depuis la rentrée elle est la chef de chœur de notre chorale paroissiale. Si elle a accepté cette responsabilité c'est parce que ça fait plaisir à la chorale de chanter, et que ça fait plaisir
aux paroissiens quand la chorale chante durant les cultes spéciaux depuis maintenant quelques années.
Mais qui est elle cette jeune chef de chœur ?
Marina est née il y a une vingtaine d'année, à Strasbourg, dans une famille mixte à tout point de vue. Marina a deux sœurs dont une jumelle et deux frères. Maman parle allemand et Papa est
français, Papa est médecin libéral quand Maman travaille à l'hôpital. Maman est engagée dans la paroisse protestante, Papa est athée.
Pour respecter les convictions de son papa, elle n'est pas baptisée dans sa prime enfance, mais demande le baptême vers ses dix ans avec ses deux sœurs Éva et Johanna. Ensuite après son
Catéchisme elle est confirmée de ses vœux de baptême. Quand elle évoque ces moments, elle insiste sur l'importance d'être entourée et que ce furent de belles fêtes.
Marina parle encore du bonheur quand elle évoque ses études et sa formation de sage-femme. Ce n'est pas la voie qu'elle espérait en entrant en médecine, mais un stage dans une maternité et un
classement au concours de médecine qui lui permettait d'avoir seulement sage-femme l'ont convaincue de se lancer dans l'aventure. Aujourd'hui elle ne regrette pas du tout son choix.
S'épanouissant en partageant les moments de bonheur avec les mamans et les nouveaux papas, mais aussi en accompagnant les grossesses qui se passent de façon plus difficile. Elle espère avoir son
diplôme et entrer sur le marché du travail, là où elle en trouvera, ici ou ailleurs ; partir ne lui fait pas peur, ça lui plairait même.
L'autre versant de la vie de Marina tourne autour de la musique, c'est une façon aussi de donner du bonheur aux gens. Joueuse de violoncelle passée par le conservatoire, elle s'est construite une
connaissance et une compréhension de la musique. L'année dernière Alexis (l'ancien chef de choeur de la chorale) a complété sa formation en lui donnant les bases de la direction de chorale pour
qu'elle puisse diriger lors des cultes. Elle peut ainsi donner de la joie à la paroisse en faisant vivre la chorale,
Et continuer ainsi à donner du bonheur à la paroisse....
Jonathan Lafont
Prédication
Thème : « Le jour du salut »
Texte : Luc 17/20-24
Chers amis, frères et sœurs en Jésus-Christ,
L’évangile de Luc, où nous avons lu le texte du jour, s’adresse à des chrétiens qui ne sont pas d’origine juive. C’est un évangile universel, qui s’adresse à un large public. Et qui tente de répondre à des questions essentielles sur le sens de la vie et la fin des temps.
Sur la fin des temps, où l’on se perd en conjectures, beaucoup ont essayé d’en discerner les signes. Régulièrement on en parle, chaque fois qu’il y a un tremblement de terre, des inondations, une éruption volcanique, sans parler du réchauffement climatique ou de la fin de notre soleil et donc du système solaire où tourne notre terre. L’Eglise adventiste en a même fait le titre de sa revue qui s’appelle « signes des temps ».
Jésus a répondu assez fermement à ces interrogations qui suscitent plus l’angoisse et la peur de l’avenir que la conversion. Il a dit : « vous ne connaissez ni le jour, ni l’heure ». Il ajoute ici un élément nouveau : « le Royaume de Dieu est au milieu de vous ». Ne le cherchez pas ailleurs, ni plus tard. Je crois que jésus dit ici à ses disciples que Le Royaume de Dieu est là où Jésus se trouve.
Nous sommes ici, au chapitre 17, dans la partie du livre qui correspond à la montée de Jésus à Jérusalem. C’est la montée vers l’accomplissement, mais c’est aussi la montée vers la croix. Au cœur de notre passage, il y a cette affirmation précise et assez dramatique de Jésus quant à ce qui l’attend : « Il faut d’abord que le fils de l’homme souffre beaucoup et que les gens d’aujourd’hui le rejette ».
Dans le passage qui nous proposé par l’Eglise çà la méditation de ce jour, il ya deux textes sur la fin du monde, sur le jour du salut, ou sur la venue du Fils de l’homme, comme vous voudrez.
Le premier (verset 20 et 21) nous dit que le Royaume de Dieu est déjà là. Qu’il est au milieu de nous. Ce thème a été développé sous une forme intéressante par les théologiens depuis la Réforme sur le mode du « Déjà » et du « Pas encore ». Nous avons déjà les arrhes du Royaume, la bonté, la grâce, la fidélité, mais nous voyons bien que nous ne sommes pas encore dans le Royaume, qu’il y a le mal, la souffrance, le deuil au cœur même de nos vies.
Le second, parle de la venue du Fils de l’homme à la fin des temps. Ce n’est pas un thème habituel dans nos Eglises historiques. Nous insistons davantage sur l’ « ici » et le « maintenant », et la prédication sociale de l’Eglise.
Toutefois, la confession de foi que nous disons régulièrement, dite symbole des apôtres, rappelle que Jésus est monté au ciel, qu’il siège à la droite de Dieu, le Père tout-puissant et qu’il viendra de là pour juger les vivants et les morts.
Il viendra de là pour juger les vivants et les morts.
Le texte de ce jour, au verset 24, précise même la manière : « Le jour où le Fils de l’homme viendra, ce sera comme l’éclair. Il apparaîtra tout-à-coup et sa lumière ira d’un bout du ciel à l’autre ». De façon imprévue.
Qu’est-ce que le Royaume de Dieu ?
L’emploi du terme de Royaume est très fréquent dans le Nouveau testament et notamment dans les évangiles qu’on appelle synoptiques (Matthieu, Marc et Luc). Il n’y est nulle part définit. Cela signifie que son usage était familier aux auditeurs de jésus ainsi qu’aux premières générations chrétiennes. Il s’agit d’une notion courante dans la littérature apocalyptique juive du 1er siècle avant J-C, qui l’emprunte à l’ancien testament. Non seulement les Prophètes et les psaumes, mais encore les écrits les plus anciens de l’ancienne alliance connaissent la « royauté de Yahvé » ou encore la « Royauté des cieux » (Nb 23/21 ; Dt.33/5). Ces expressions désignent le fait que Dieu est roi, c’est-à-dire la Seigneurie de Dieu. Cette royauté peut être contestée, méconnue ou rejetée, mais elle n’en existe pas moins, actuellement. Cela signifie qu’elle n’est pas manifestée dans ce monde où s’exercent quantités de royautés terrestres, mais que le jour vient où elle sera pleinement établie et où le Royaume de Dieu recouvrira finalement toute la création céleste et terrestre.
Cette « venue » de la royauté de l’Eternel manifestant sa justice et sa miséricorde avec puissance et avec gloire est liée (dans la littérature d’après l’exil) à l’avènement du Messie royal, fils de David. L’attente du Royaume constitue l’évènement essentiel de l’espérance d’Israël.
Il est donc certain qu’en parlant du Royaume de Dieu ( ou dans Matthieu, du Royaume des cieux) ou du règne du Fils de l’homme, Jésus ne fait que reprendre des expressions et des thèmes familiers à ses auditeurs. La chose est connue. Ce qui est nouveau c’est que, dans la bouche de Jésus, « le temps est désormais accompli », « le Royaume de Dieu s’est approché ». Il y a en quelque sorte une imminence. La croix et la résurrection seront le temps de la révélation du « Règne de Dieu parmi les hommes » et le moment même du jugement porté par Dieu sur le monde.
Plusieurs expressions sont alors utilisées en référence avec le Royaume : il s’agit de « l’Evangile du Royaume », de « l’entrée au Royaume de ceux qui sont sauvés», etc.. .
Un théologien de Strasbourg, Oscar Cullman a particulièrement travaillé cette question et fait la distinction entre Royaume de Dieu et royauté du Christ. Que nous dit-il ? Que le règne du Christ commence à l’ascension. Ainsi déjà maintenant la royauté de Jésus—Christ s’exerce sur la terre et dans les cieux. C’est là la certitude qui anime l’Eglise et fonde la prédication apostolique. Mais le Royaume de Dieu demeure entièrement à venir et sa manifestation reste suspendue dans l’imminence de la fin des temps qui sera marquée par le retour du Christ qui est venu et qui reviendra (Actes 1/11). La prédication et l’annonce du royaume de Dieu qui constituaient la substance même du message de Jésus demeure donc aussi le message de l’Eglise qui témoigne qu’il est le Seigneur.
Qu’est-ce que nous apprend le texte d’aujourd’hui ?
Que prêcher Jésus-Christ crucifié et ressuscité ou prêcher le Royaume de Dieu sont une seule et même chose car c’est par sa mort et sa résurrection que Christ est devenu le Seigneur, et c’est par la foi en son nom que le croyant reçoit le pardon des péchés et l’entrée dans le royaume de Dieu.
Pour les chrétiens, la venue du Royaume est souhaitable. Elle n’est pas objet d’anxiété. Nous n’avons rien à craindre. Jésus s’est déjà offert en sacrifice pour le salut du monde. La croix est le signe même de son amour et du pardon qu’il offre à celui qui croit en lui. Le jugement sur le monde et le triomphe sur le mal et la mort ont déjà eu lieu au matin de Pâques : Christ est vainqueur.
Nous ne sommes donc pas soucieux de devancer les signes des temps. Ni de tenter de décrypter dans les phénomènes météo les signes avant-coureurs de la venue du Fils de l’homme, c’est-à-dire Jésus lui-même.
Ceci ne nous dispense pas de nous mettre en conformité avec l’esprit de l’Evangile et les exigences de la parole de Dieu.
La prédication de Jésus sur le Royaume est une invitation pour chacun de nous à nous conformer à notre espérance. A traduire notre espérance en actes. Ceci ne signifie pas qu’il nous faille faire de grandes choses, des œuvres très bonnes pour nous rapprocher de Jésus. Il est un proverbe redoutable qui dit en effet que « qui veut faire l’ange, fait la bête !» et qu’à vouloir faire des merveilles, on risque de chuter avant d’avoir atteint le but recherché.
Mais il n’en reste pas moins qu’il nous faut être exigeants avec nous-mêmes. Que nous pouvons progresser encore dans la fidélité à Jésus et à son évangile. A chacun de nous de savoir où il en est sur l’escalier qui mène au temple du Seigneur. Que nous soyons sur les premières marches, au milieu de l’escalier ou presque arrivés, il y a toujours une marche que nous pouvons encore gravir pour nous rapprocher de Dieu.
(JE FAIS ICI NATURELLEMENT ET VOUS L’AUREZ COMPRIS AUX PSAUMES DES DEGRÉS ET À LA MONTÉE DES MARCHES DU PEUPLE D’ISRAËL VERS LE TEMPLE DE JÉRUSALEM ET LE « SAINT DES SAINTS » OÙ SE TROUVAIT L’ARCHE DE L’ALLIANCE, LE COFFRE AVEC LES DEUX TABLES DE LA LOI.)
L’autre leçon que nous pouvons tirer de ce passage, c’est que la venue du Fils de l’homme, du Royaume de Dieu, ou du jour du Salut ne dépend pas de nous. Pas une seule de nos actions ne peut hâter sa venue. Nous sommes dans le temps de l’Eglise, c’est-à-dire dans le temps de la patience et de la persévérance.
Dieu fait de nous des témoins d’un monde de justice et de paix. Il nous invite à la confiance. Nous avons déjà les arrhes du Royaume et cela doit nous permettre de maintenir le cap sans dévier du bon chemin. Si Jésus est là, dans nos vies, dans nos familles, dans nos Eglises, alors le Royaume est au milieu de nous.
A Dieu seul soit la gloire.
Amen.